Quand une autorisation de construire est-elle nécessaire pour une publicité extérieure ?
Avant tout, il est essentiel de savoir que les exigences en matière d'autorisation varient selon les régions. Les points clés à respecter sont précisés dans les règlements d’urbanisme régionaux.
Par ailleurs, d'autres lois peuvent s'appliquer. Il est en effet primordial que la publicité n'altère pas l'environnement ou n’ait pas d’impact négatif sur celui-ci. Il faut donc toujours prendre en compte les spécificités locales, le code de la route, la protection de la nature et des monuments historiques, ainsi que d’autres réglementations similaires.

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Qu'appelle-t-on dispositifs publicitaires ?
Avant de vérifier si une autorisation de construire est nécessaire, il convient d’identifier clairement le support utilisé pour la publicité extérieure – on parle alors de « dispositif publicitaire », une notion qu’il faut définir précisément.
Les dispositifs publicitaires servent à attirer l’attention des passants ou des automobilistes sur une entreprise ou un événement. La réglementation régionale précise les formes que peuvent prendre ces dispositifs. En Bade-Wurtemberg, par exemple, l’article 2 du règlement local de construction (LBO) indique :
(9) Les dispositifs publicitaires sont toutes les installations fixes destinées à annoncer, promouvoir ou signaler une activité commerciale ou professionnelle, visibles depuis l’espace public. Il s’agit notamment d’enseignes, d’inscriptions, de peintures murales, de publicités lumineuses, de vitrines ainsi que de colonnes, panneaux et surfaces destinés à l’affichage ou à la publicité lumineuse.
Pour être considérés comme fixes, ces dispositifs doivent être installés sur une construction existante et fabriqués à l’aide de matériaux de construction. Cet exemple du Bade-Wurtemberg s’applique également dans d’autres régions, même si les détails peuvent varier selon les Länder.
Qu’est-ce qui ne constitue PAS un dispositif publicitaire ?
La publicité est en général conçée pour être visible sur une longue durée, afin de promouvoir une entreprise de façon permanente (hors événements ponctuels). Par conséquent, les affiches électorales temporaires ne sont pas considérées comme des dispositifs publicitaires.
D’autres formes de communication commerciale ne relèvent pas non plus de cette catégorie :
- Affiches volantes
- Publicité sur les chantiers (concernant le projet en cours)
- Mises en scène et décorations en vitrine
- Publicité dans les kiosques ou librairies
- Publicité lumineuse sur des supports (panneaux, colonnes, surfaces) déjà autorisés à cet effet
- Publicité sur véhicules ou remorques (car non fixes/localisées)
Dans quels cas ces dispositifs sont-ils soumis à autorisation ?
En principe, toute installation publicitaire nécessite une autorisation. Seules quelques rares exceptions existent. C’est donc au porteur du projet de déposer une demande auprès du service d’urbanisme compétent.
Ce service vérifie si le dispositif envisagé respecte l’environnement local. Il est interdit de poser une publicité sur un bâtiment classé, de créer un danger pour les automobilistes, ou encore de porter atteinte à l’harmonie urbaine (ou de heurter certaines sensibilités politiques, morales ou sociales, car une publicité provocante peut vite se retourner contre son auteur).
Il est aussi impératif de déposer une nouvelle demande pour toute modification du dispositif. En cas d’omission volontaire ou non, le risque est non seulement un retrait forcé, mais aussi des amendes parfois très lourdes.
Quelles sont les exigences à respecter pour un dispositif publicitaire ?
Les services compétents vérifient ces critères. En plus de la réglementation régionale (LBO), des prescriptions sont également définies dans le Code de l’urbanisme (BauGB).
Certains points sont cruciaux, notamment la sécurité routière. La publicité ne doit ni détourner l’attention des conducteurs, ni gêner la circulation ou mettre les piétons en danger (par exemple si elle oblige à marcher sur la chaussée, ou si sa fixation crée un obstacle au sol...)
Il peut aussi arriver que plusieurs commerces veuillent installer leur publicité au même endroit stratégique, ce qui crée une accumulation excessive de panneaux ou d’enseignes lumineuses. Dans ce cas, l’administration peut fixer une limite maximale à ne pas dépasser sur ce site.
La publicité doit attirer l’œil, certes, mais sans défigurer le paysage urbain. L’esthétique est donc un critère de contrôle important. Le dispositif ne doit pas nuire à l’apparence de la rue, du quartier ou du paysage environnant. Il ne doit pas non plus gêner l’usage résidentiel des bâtiments à proximité.
Les enseignes lumineuses sont particulièrement sensibles : trop lumineuses la nuit, elles peuvent perturber les habitants. Des panneaux trop grands peuvent aussi bloquer la lumière du jour ou créer d’autres nuisances.
Les communes peuvent encadrer ces exigences dans des chartes ou règlements locaux. Il est donc vivement conseillé de les consulter avant de déposer un dossier de demande.
Dispositifs publicitaires dispensés d’autorisation
Comme souvent, il existe des exceptions à la règle. Un panneau non scellé au sol peut, par exemple, être installé sans autorisation de construire. Mais même dans ce cas, une autorisation d’occupation temporaire du domaine public peut être requise !
Conseil pratique
Étant donné la complexité du sujet, il est essentiel de se renseigner au préalable sur les règles en vigueur dans sa commune. Certaines distinguent plusieurs cas de figure : dispositifs soumis à autorisation, dispositifs dispensés de procédure, zones particulières (centre-ville, zone d’activités, etc.).
Ces règles sont généralement fixées par des règlements municipaux. Face à cette diversité de situations, mieux vaut contacter la mairie ou consulter son site internet pour connaître les démarches, formulaires et documents nécessaires au dépôt d’une demande.
Cas d’exemption d’autorisation
À titre indicatif (sous réserve de variations selon les régions), les dispositifs suivants sont généralement dispensés d’autorisation et de procédure :
- Dispositifs de taille inférieure à un mètre carré. Il s’agit le plus souvent de panneaux indiquant la présence d’un commerce situé en retrait d’une route principale.
- Dispositifs installés temporairement (événements ponctuels, expositions, collectes de sang, marchés de Noël, cirques, foires, etc.).
- Signalisation de chantier (promotion des entreprises ou du maître d’ouvrage).
- Présentoirs et décorations en vitrine ou vitrine extérieure.
- Publicité sur les points de vente de presse.
- Publicité dans certaines zones spéciales définies par le plan d’urbanisme (aéroport, parc des expositions, équipements sportifs ou zones d’activités).
Attention toutefois : ces installations restent interdites si elles contreviennent à d’autres règles comme le Code de la route, la protection des monuments ou la réglementation urbanistique !
Comment se déroule la procédure d’autorisation ?
Des particularités peuvent s’appliquer si la publicité est prévue dans une zone protégée (naturelle ou patrimoniale), comme une vieille ville classée ou un bâtiment historique.
En règle générale, la demande doit être adressée à la mairie du lieu d’implantation. Elle doit être signée par le porteur du projet, le propriétaire du terrain et le concepteur. Les formulaires sont disponibles en mairie, parfois aussi en ligne.
La demande doit être accompagnée de pièces justificatives, variables selon les régions. Le nombre d’exemplaires à fournir peut également différer. En général, trois exemplaires sont requis, parfois deux si la commune elle-même est l’autorité compétente.
Les éléments suivants sont souvent exigés :
- Coût de fabrication et de pose
- Plans de construction et photos en couleur des installations existantes et prévues
- Description du projet
- Plan de situation (datant de moins de 6 mois, échelle minimale 1:500)
Cas particulier : publicité sur une propriété tiers
Il arrive qu’une entreprise souhaite poser une publicité sur un bâtiment qui ne lui appartient pas, par exemple pour signaler sa présence avec une flèche directionnelle. Cela peut concerner un bien loué ou occupé temporairement. C’est possible, à condition d’obtenir l’accord écrit du propriétaire, qui devra également signer la demande d’autorisation.
Ainsi, la demande doit être signée par le porteur du projet, le concepteur et le propriétaire. Il est aussi fortement recommandé de conclure un contrat clair entre les parties, pour éviter tout litige si le dispositif endommage la façade ou cause d’autres désagréments.
En résumé…
… de nombreux éléments entrent en jeu lors de la planification et de l’installation d’un dispositif publicitaire – certains peuvent facilement échapper au demandeur. Les réglementations varient selon les régions et parfois même selon les communes. Il est donc vivement conseillé de se renseigner à l’avance auprès des services d’urbanisme. Installer une publicité sans autorisation peut entraîner son démantèlement et de lourdes amendes !